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2017

En cherchant à distordre les réalités qui l’entourent à travers des éléments simples, l’utilisation de savoir-faire et de matériaux délaissés et glanés auprès d’autrui, les sculptures de François-Xavier deviennent surprenantes.

Son identité se joue dans un contexte de débrouille et de fait-main, qu'il s'impose volontairement comme une contrainte décisive de l’existence de son travail.

 

C’est tout autant un désir de peinture que de sculpture, en empruntant une définition ancestrale désignant la sculpture comme un enlèvement de matière et celle du tableau composée du châssis et de la toile tendue.

 

L’image qui ressort de ces compostions est, sans aucun doute, celle des armes blanches. Cependant, chaque signe nous apparaît différemment, nous parle d’une chose ou d’une autre. S'amusant sur la lecture des formes, il brouille les pistes, en jouant sur les automatismes de chacun.

 

Une arme nous insuffle un sentiment de violence et de danger. Son automatisme à lui consiste à appliquer sa perception des choses grâce à ces sculptures désarmées de leur fonctions meurtrières au profit d’une réappropriation de leur capacité à se planter et à découper.

 

À partir de cela, naît le terme

« d’accroché-planté », nécessitant un geste violent et énergique de façon à mettre ces sculptures en situations.

Disposées ainsi, elles changent de statut et deviennent tableaux. Ces compositions comprennent les différentes caractéristiques qui le définissent. Des composants comme le bois constituant le châssis, le tissu représentant la toile et la peinture venant s’appliquer sur le bois. L’œuvre est sculpturale mais comprend ces différents composants qui font d’elle une peinture.

 

 

 

Ce travail questionne aussi l’énergie et l’impact. Ayant pour outil un lance-pierre qui fait appel à différents supports ayant la capacité de laisser apparaître les stigmates indélébiles de l’impact que je désigne comme un instant T, un instant Tir. L’énergie de ce tir se retrouve alors emprisonnés

 

À vitesse sonique et imperceptible exprimant une violence certaine d’imprégnation de la forme. Ainsi un semblant d’émotion est transmis, une certaine réaction face aux stigmates d’un geste impalpable.

 

Il s’agirait de développer également un élément qui devient sculpture, par définition, grâce à un enlèvement de matière. Un processus de transformation qui s’effectue uniquement à distance, un jeu où il se laisse guider par un lance-pierre qui devient l’outil de conception de ses sculptures-tableaux.

 

Aimant travailler sur le ressenti, l’intuition et relier son travail à un contexte qui n’est, a priori, pas celui de la guerre, il aime l’irréversibilité, élément omniprésent dans la conception de ses pièces. Cela l’oblige à faire avec ce qui a été fait sans avoir la possibilité de modifier le passé et nécessite une part d’acceptation.

 

Il apporte à mon travail un aspect de pauvreté en privilégiant le processus d’action à l’objet fini. Son processus apporte alors un questionnement sur une consommation capitaliste où l’on aime jeter avant de réparer, acheter plutôt que récupérer. Il constitue un imaginaire belliqueux de consommation survivaliste, un langage guerrier de libre création pour nous lancer vers de nouveaux rites et habitus.

 

Impacts 2017

153 x 62 cm, 158 x 58 cm, 124 x 57 cm, hauteur variable x largeur variable.
Tires au lance-pierre dans du plâtre, de la mousse isolante, tiges métalliques, bois, cailloux, peinture.
ESBA Nîmes.

Impacts II 2017

105 x 76 cm, 50 x 75 cm
Tires au lance-pierre dans de l’aggloméré, peinture, corde, bois, billes d’acier, crochet.
ESBA Nîmes.

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Impacts III 2017

173 x 28 cm, 129 x 26 cm
Tires au lance-pierre dans de l’argile, peinture, bois, billes d’acier. ESBA Nîmes.

Couteaux (accroché-planté) 2017

112 x 67 cm. Bois, peinture, acier. ESBA Nîmes.